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L'actu d'Arvalis-infos.fr Echecs de désherbage en céréales : des mesures s’imposent durant l’interculture

En cette fin de campagne 2011–2012, le constat est plutôt pessimiste côté désherbage : la perte d’efficacité des herbicides de sortie d’hiver ainsi que des conditions de traitement difficiles se sont traduites par de nombreux échecs et donc une présence accrue des adventices.

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Contre le gaillet gratteron, la rotation présente une bonne efficacité. (© Terre-net Média)

Dans les parcelles de céréales, les défauts de contrôle des graminées - ray-grass, vulpin, brome et folle avoine - ainsi que de certaines dicotylédones - coquelicot, gaillet et vivaces - ont été très visibles en cette fin de campagne.

Dans le cas des graminées, quels que soient l’espèce et le nombre d‘adventices présentes, il est nécessaire de mettre en œuvre au moins deux mesures agronomiques efficaces avant les prochains semis (tableau 1). Ci-dessous les principales, présentées par ordre décroissant d’efficacité sur les graminées automnales :

Alterner les cultures s’avère un levier puissant vis à vis des graminées à cycle de développement très défini (vulpin, brome…). En effet, la nouvelle culture, a fortiori de printemps, est implantée en dehors de la période optimale de germination des adventices visées. Ce décalage permet de gérer en partie le stock semencier de l’adventice, par perte de viabilité des graines.

La pertinence de cette mesure peut être illustrée par un essai mené sur ray-grass à Boigneville (91). La situation est devenue difficilement gérable par les herbicides et le travail du sol en 2009/2010. L’implantation d’un pois de printemps a eu un effet bénéfique : la densité en adventices a nettement chuté, avec une gestion très satisfaisante des ray-grass en situation labourée, et un contrôle tout à fait correct pour les modalités en semis direct et semis simplifié.

Le labour permet également un très bon contrôle du ray-grass, du vulpin et des bromes. L’idéal est d’effectuer un labour tous les 3 à 4 ans. S’il devient plus fréquent, il a un effet négatif car il fait remonter des graines viables enfouies les années précédentes. Concernant la profondeur, un labour à 15 cm suffit, l’essentiel étant que les graines capables de germer soient éloignées de la surface.

Cette technique est intéressante si elle est répétée pendant l’interculture mais aussi sur plusieurs années. De plus, idéalement, le semis de la culture suivante doit être décalé. Certaines conditions doivent être respectées. Premièrement, il faut que le faux semis soit positionné en fonction de la période de levée de l’adventice ciblée. En présence de vulpin, il est inutile de réaliser des faux semis pendant l’été pour le faire germer, puisqu’il lève majoritairement en septembre/octobre. Pour le brome stérile et le ray-grass, qui peuvent lever pendant l’été, les faux semis devront être préférentiellement menés sur un sol humide et avec un travail du sol superficiel (2 à 4 cm maximum) rappuyé.

Enfin, il est impératif de détruire les adventices levées avant l’implantation de la culture suivante (qui est donc décalée), avec un passage d’outil en conditions sèches ou une application de glyphosate (1l/ha).

Combiné à un faux semis, le décalage de la date de semis peut permettre de réduire les populations de graminées de 50 à 90 %. Néanmoins, cela peut se révéler désastreux sur l’implantation de la culture, en cas de conditions automnales difficiles. Il s’agit donc d’un levier à utiliser dans les situations les plus difficiles, sans oublier de réaliser une application de prélevée. En effet, le semis tardif tend à repousser le désherbage à la sortie d’hiver. Si les populations sont résistantes, cela ne fait que décaler le problème.


La lutte agronomique se révèle plus ou moins efficace selon l'adventice visée. (© DR)

Retrouvez l’ensemble de ces thèmes abordés dans le dossier spécial herbicides de Terre-net.

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